Défendre une Nouvelle Coalition de Gauche et Écologiste

A maintes reprises dans l’histoire du Parlement européen, des tentatives ont été menées pour créer des espaces de dialogue et de rapprochement entre les différentes composantes de la gauche et des forces écologistes. Ces trois dernières années notamment, le Progressive Caucus participé à ce mouvement. Il a probablement réussi à aller plus loin que les tentatives passées.
Lors de nos discussions, a émergé la nécessité de confronter les deux  « poisons »qui  prospèrent en Europe:  le néolibéralisme et le nationalisme. Ils sont fortement corrélés. Le néolibéralisme, porté par de grandes coalitions tant au niveau européen que (dans de nombreux cas) au niveau national, a alimenté l’accroissement des inégalités en Europe, le déclassement social, les dommages environnementaux. Le nationalisme a conduit à désigner «l’étranger» comme «bouc émissaire» et l’Union européenne comme seule responsable de nos problèmes. Nous ne pouvons pas laisser ces idées progresser en Europe. Dès lors il était urgent de prendre l’initiative de rapprocher les forces progressistes.
Nous avons alors procédé en trois phases:
• Premièrement: nous avons créé entre les forces de gauche, les progressistes et les écologistes un espace de débat libre et informel.
• Ensuite: nous avons fait le choix d’agir ensemble. Nous avons multiplié les rencontres, les forums, les moments de réflexion ; notamment pour défendre la Grèce et les États membres confrontés à l’austérité. Nous avons laissé la parole aux ONG et dénoncé les dommages causés par le libre-échange (TTIP, CETA).
• Enfin: nous avons posé une question politique centrale: comment favoriser l’action commune et l’unité entre les forces de gauche et écologistes, puisque nous partageons tant sur le fond?
A partir de ce principe d’unité, nous nous sommes confrontés aux anciennes structures politiques, aux vieux réflexes. La désunion risque de renforcer des forces réactionnaires, néolibérales, extrémistes et nationalistes. Cela affaiblit notre lutte pour la justice sociale, qui est également une condition nécessaire à une transition écologique plus urgente. Le cadre démocratique européen est plus que jamais attaqué. Le risque de notre désunion peut potentiellement favoriser l’émergence d’un futur Parlement européen dominé par la droite réactionnaire. Alors, quelle forme prendra le nouvel ensemble progressiste, écologiste et démocratique au Parlement Européen?
Dans ce contexte politique, la division et la fragmentation sont des non-sens, comme l’ont été les grandes coalitions sans rupture nette avec les systèmes néolibéraux récents. C’est pourquoi le Progressive Caucus est un signe d’espoir pour l’avenir et un moyen de construire une véritable alternative. Cela prouve que les liens sont possibles. Par conséquent, nous serons présents dans toutes les initiatives majeures visant à rapprocher les forces progressistes. Nous répondrons présents aux initiatives paneuropéennes. Nous prendrons part à autant de combats que possible pour nous opposer au status quo politique. Nous serons présents au Forum européen des forces progressistes à Bilbao en novembre prochain (9-11 / 11), comme nous l’étions, il y a un an, pour la première rencontre à Marseille. Et nous serons présents le lendemain des élections européennes, pour donner vie à cet espace politique, à cette alliance avec les forces politiques qui souhaitent une transition progressiste, démocratique et écologique.
Pour le Progressive Caucus: 

Guillaume Balas (S&D) – France
Dimitrios Papadimoulis (GUE/ NGL) – Greece
Ernest Urtasun (Greens/ALE) – Spain
Florent Marcellesi (Greens/ALE) – Spain
Eva Joly (Greens/ALE) – France
Elly Schlein (S&D) – Italy
Martin Schirdewan (GUE/NGL) – Germany
Sergio Cofferati (S&D) – Italy
Georgi Pirinski (S&D) – Bulgaria